পাতা:সবুজ পত্র (চতুর্থ বর্ষ) - প্রমথ চৌধুরী.pdf/৪২৭

এই পাতাটির মুদ্রণ সংশোধন করা প্রয়োজন।

৪ৰ্থ বর্ষ, ষষ্ঠ ও সপ্তম সংখ্যা দুখানি ফরাসী চিঠি R) Dimanche, 18 Murs, 1917. Ami lointain, je vous remercie de votre sympathie. Je suis heureux que mon Jean Christophe ait trouvé dans votre cœur tant d'échos. Ce m'est une preuve de plus de la fraternité universelle des âmes. Cette fraternité, j'y crois, et je travaille a en établir la conscience profonde entre les hommes de tous les peuples, de toutes les races. Tout particulièrement, je sens, depuis quelques années, le besoin urgent de rapprocher l'esprit de l'Europe de celui de l'Asio. Ni l'un ni l'autre ne se suffit, à soi senl. Ce sont les deux hémisphères de la pensée. Il faut les réunir. Que ce soit la grande mission de l'age qui va venir ! Si j'étais plus jeune, je m'y vouerais tout entier. Je me contento de la joio de goûter par avance la plénitude de la civilisation future, qui réalisera l'union des deux moitiés de l'âme humaine. J'admire votre Rabindra Nath Tagore, parceque je sens un peu en lui déjà vibrer cette harmonie, Puissent mes yeux un jour boire (comme mon esprit) cette lumière de l'Inde, quejo vois à travers vos lignes, lorsque vous décrivez la nature qui vous entoure. Bien,cordialement à vous, ROMAIN ROLLAND, Hotel Beauséjour, Champel, Genève (Suisse), (faire suivre).